« Ce serait trop de dire que tout ceci est une vie, mais c’est au moins un morceau de vie. »

Jacques Violet
1936 - 2021

Après des études de dessin, de peinture et d’histoire de l’art aux Arts-A (l’école d’arts appliqués de la rue Duperré), le jeune Jacques Violet se promène dans la vie artistique, notamment dans les ateliers de céramique de Vallauris. Il a toujours été féru d’arts et de peinture, mais cette passion s’est réellement développée et exprimée à l’école.
Chez Robert Picault, c’est un riche apprentissage, tant dans la technique que du point de vue des rencontres. C’est la douce vie de l’après-guerre, il découvre la poterie, croise Picasso ou Cocteau, et s’enrichit de sa bande de copains.
Un jour d’été 1955, c’est un copain, justement, qui lui conseille de vite rentrer à Paris car le Muséum d’histoire naturelle prépare une mission dirigée par Henri Lhote ; Ils cherchent un peintre pour faire partie d’une expédition qui part pour le Sahara, vers les déserts du Hoggar et du Tassili.
Quinze jours après cette rencontre, c’est le grand départ pour sa première aventure. Avec trois autres peintres, ils partent pour 8 ou 9 mois de mission à relever des gravures et peintures rupestres sur du papier cristal. Leur travail était donc de décalquer les dessins préhistoriques sur les parois rocheuses et de les mettre en teinte, et ce, directement sur le site. C’est un souvenir mémorable !
Le désert, l’a, en quelques sortes, envoûté, et laisse en lui l’empreinte des grands espaces. Il nourrit toute sa vie le désir incommensurable d’y retourner, sans que ce projet, malheureusement , soit possible.
Le retour de cette première mission donne lieu à une grande exposition au Pavillon Marsan du Musée du Louvre où les peintures du Tassili sont exposées. Les jeunes explorateurs auraient dû faire la couverture de Paris Match cette semaine-là, mais la naissance de Caroline de Monaco les relègue aux pages intérieures uniquement.
Cette expédition leur vaut le prix Liotard remis des mains du Général De Gaulle, et change sa vie et sa vision pour toujours.
Comme la première s’était bien passée, il retourne deux autres fois en mission là-bas. L’immensité et les paysages le subjuguent et le fascinent autant qu’ils l’apaisent.
Vivre au côté des Touaregs reste un des souvenirs les plus marquants de son existence.
Après ces trois expéditions, il vadrouille énormément en Afrique de l’ouest et commence une carrière de photoreporter au Sahel, en Mauritanie, au Mali, au Niger, au Tchad.
Avec des amis africains, il travaille pour différent médias de presse écrite et audiovisuelle, et ensembles, ils vont créer des publications, une société de production , et réaliser des films dans différents pays d’Afrique de l’ouest.
En 1968, de retour en France, il travaille en free-lance pour quelques grandes agences de presse, dont Gamma, et différents journaux français et étrangers (L’express, Jeune Afrique, …) pour lesquels il aura l’occasion de photographier de nombreuses personnalités.
Il couvre quelques grands événements internationaux comme l’enterrement de Nasser, des Jeux Panafricains, des théâtres de conflits armés (bien que n’étant pas reporter de guerre) et des voyages officiels des Présidents Pompidou et Giscard avant d’entrer, en 1981, à la télévision française comme reporter au journal télévisé.
Il entre à Antenne 2 au service des sciences et techniques, ce qui lui donne l’occasion de couvrir les décollages de navettes spatiales ou la construction du Tunnel sous la Manche, et de suivre l’évolution des grands événements technologiques des années 80 comme le compact disc ou la naissance de la carte à puce.
Journaliste puis Grand reporter, il termine à la rédaction en chef des journaux du week-end 17 ans plus tard.
Retraité actif, Jacques Violet est membre de nombreuses associations parmi lesquelles la Société des Explorateurs Français dont il fut le secrétaire général, la Société de Géographie, et la Rahla, Société amicale des anciens sahariens.
Les pinceaux remplacent l’appareil photo ; il recommence à peindre les grands espaces si chers à son cœur. Ses paysages de Marines normandes ou de campagne berrichonne et ses mémoires de déserts l’inspiraient dans leurs immensités et le renvoient aux souvenirs de ses jeunes années.
Il expose en 2013 « Peintures » à La Capitale Galerie (Paris 1er), et offre, en huiles sur toiles moyens formats, ses visions entre abstraction et expressionnisme, mer, désert et campagne, les éléments et les immensités.
Il laisse pour Thomas Pey, son agent, le souvenir d’ «un photographe humaniste au sens premier du terme, c’est-à-dire un photographe qui aimait son prochain et dont la gentillesse et la bonté ont marqué tous ceux qui l’ont connu.».
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